Le soleil se lève alors qu'elle dort encore paisiblement. A la voir au premier abord on semble percevoir une jeune femme enceinte de quelques mois. Vu son visage d'ange, il semble qu'elle nage dans le bonheur. Elle n'a pas une once de douleur sur son visage aux traits fins. Elle esquisse même un léger sourire quand les rayons du soleil viennent lui chatouiller le visage. Elle se tortille dans le lit avant de se rendre compte que son époux n'est plus dans le lit. Toujours très matinal, il doit être partie chercher le petit-déjeuner à la boulangerie du coin pour la nourrir. Se redressant dans le lit, elle se rend compte qu'elle saigne. Elle perd du sang. Inquiète, elle attrape son téléphone et appelle son époux. Angoissée, elle respire doucement pour ne pas être prise par la panique. Il va bientôt rentrer. Elle le sait. De plus, elle n'a pas perdu grand-chose. Il figure seulement d'une tâche de sang sur le drap dans lequel elle dort avec son époux et puis son médecin l'a prévenu qu'elle pouvait avoir des pertes sanguines. Pourtant, cela l'angoisse. Alors elle respire comme les petits chiots dans les films. En plus elle est alitée. Elle n'arrive plus vraiment à marcher et son ventre devient de plus en plus rond. Elle s’assoit dans leur lit avant de mettre une main dans son dos. La douleur est atroce mais elle doit se rendre dans la salle de bain pour ses besoins personnels et ainsi voir si elle saigne de trop ou non. Lorsqu'elle ressort de celle-ci, c'est avec une immense inquiétude qu'elle traverse la pièce. Elle sait que sa grossesse est dangereuse, autant pour sa vie à elle que la vie du bébé. Elle a pourtant décidé de faire comme toutes les femmes : devenir mère. Têtu, elle n'a pas accepté d'autres choix. Se rallongeant dans leur lit conjugal, elle regarde une fissure qui parcourt le haut du mur. Faisant toujours le petit chien elle entend enfin son époux rentrer. « Chéri ? C'est toi ? Chéri ?! » Se redressant dans le lit pour être assise un rictus de douleur parcourt son image. « OH chéri. » Des larmes dévalent les joues de la jeune femme inquiète pour la santé de leur enfant.

Toujours aussi matinal, c’est à l’aube que s’était réveillé Ryan. Il avait lentement ouvert les yeux jusqu’à ce que derniers s’habituent à la faible lueur qui filtrait au travers des rideaux de la chambre. Il avait ensuite posé son regard sur sa femme qui dormait encore à poings fermés. Il avait lentement sourit en s’approchant d’elle sans trop faire remuer le matelas sous lui et avait déposé un baiser contre sa joue avant de disparaître dans la salle de bain. L’avocat avait prit une longue douche avant de se sécher et s’habiller de manière décontracté puisqu’il ne travaillait pas aujourd’hui, il ne se sentait ainsi pas l’obligation de mettre un costume parfaitement taillé. Ryan était ensuite sorti sans faire de bruit pour se rendre jusqu’à la boulangerie qui se situe deux rues plus loin et il était également passé prendre le journal, comme il le faisait tout le temps. Il aimait être au courant de tout et les journaux lui semblaient toujours plus complets que les journaux télévisés. Il se pressait sur le chemin du retour parce qu’il voulait être là lorsque sa femme se réveillerait. Alors, lorsqu’il rentra dans leur demeure, il se dirigea de suite dans la cuisine où il déposait les petites douceurs qu’il avait acheté ainsi que le journal jusqu’à ce que les cris de Rumor-Glen ne parviennent jusqu’à ses oreilles. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, Ryan se trouvait déjà dans la chambre et l’image qu’il vit lui brisa lentement le cœur. Il se précipita vers elle et posa une main contre sa joue. « Qu’est-ce que tu as, mon ange ? Tu ne te sens pas bien ? » Demanda-t-il en ancrant son regard dans le sien, comme s’il cherchait une réponse dans son âme. « Dis-moi, je t’en prie. » Ajouta le jeune homme, alors que son cœur battait trop vite dans sa cage thoracique.

Elle n'aurait jamais le courage de vivre si elle perdait son enfant. Leur enfant. Le fruit de son amour avec Ryan son époux. Non elle ne pourrait pas vivre en sachant que son époux lui en voudrait toute sa vie parce qu'elle n'aurait pas pu donner naissance à leur enfant. Paniquer, elle reste debout, une main protectrice sur son ventre. "CHUUUT !! Tout va bien petit pois, maman est là." Peu rassuré par ses propres paroles elle se demande s'il ne faudrait pas aller aux urgences .... alors s'emparant de son téléphone elle n'entend pas son époux arriver à la maison. "Allo docteur ? Oui c'est madame Leary-Douglas. Je vous appelle parce que j'ai des pertes de sang aujourd'hui et je m'inquiète ...." Elle pince ses lèvres, tout en écoutant attentivement ce que son médecin le lui dit. "Très bien docteur. Je n'hésiterais pas promis." Lorsque son époux arrive enfin elle se précipité dans ses bras avant de l'embrasser. "Si tu savais mon amour, j'ai eu tellement peur." Elle lance  son regard sur leur lit conjugale pour qu'il puisse remarquer le sang. "Je perds du sang mais très peu alors le médecin m'a simplement dit de me reposer, de rester au lit et de me lever qu'en cas de nécessité absolu." Elle encre ses prunelles  apeurées dans le magnifique regard de son époux. Ainsi dans ses bras, contre lui, elle se sent pousser des ailes et aller mieux. Elle se sent surtout en sécurité comme jamais elle n'a connu cela. Un sourire s'esquisse alors sur son visage, rassurée par les dires du médecins. Il ne lui arrivera rien, ni à elle ni à petit pois. Elle le sent, elle l'espère aussi et elle espère que se sera un petit garçon qui sera aussi beau que son père.  

Il était paniqué, vraiment. Il savait très bien que cette grossesse était risquée et à chaque fois qu’il sortait, Ryan craignait qu’il arrive quelque chose à sa femme. Il n’aimait pas l’idée qu’elle soit seule, qu’elle se sente mal alors il faisait en sorte d’être plus souvent là, quitte à mettre des affaires du cabinet en pause. Les autres pouvaient bien attendre, sa femme non. Alors lorsque sa femme s’était précipitée dans ses bras, il la prit contre lui et la serra contre son cœur, passant une main dans ses cheveux. Son regard glissait à présent jusqu’au lit et il vit la tâche de sang. Il ferma les yeux un instant alors qu’une furieuse envie de hurler le prenait. Il ne comprenait pas pourquoi cette grossesse se passait si difficilement alors que Rumor était en bonne santé. « Je suis là, maintenant, et je ne pars plus de toute la journée. » Glissa-t-il en déposant un baiser contre ses lèvres. « Si le médecin a dit que tu devais te reposer, alors c’est ce que tu vas faire. » Il affichait un petit sourire qui se voulait rassurant et doucement, il guida sa femme jusqu’à un petit fauteuil qu’il y avait dans la chambre. Il la fait s’asseoir et l’embrasse de nouveau. « Je vais changer les draps et ensuite, je t’apporte ton petit déjeuner. Je t’ai pris des petites douceurs que tu aimes particulièrement. » Expliqua-t-il en s’occupant déjà du lit, comme il venait de le dire. Ryan n’était pas homme qui parlait pour rien dire et lorsqu’il disait quelque chose, il le faisait sans problème.

Perdue dans ses pensées, la jeune femme enceinte tient son ventre comme pour se rassurer. Comme lui a dit son médecin cela arrive et avec sa grossesse cela avait l’air assez compliqué. Alors s’asseyant sur leur fauteuil trônant dans leur chambre, elle s’assoit. Son époux est rentré et tout va aller pour le mieux. C’est ce qu’elle cesse de penser. Tout ira bien, tout ce passera bien pour petit pois et elle. Elle n’est pas prête à lui trouver un prénom, elle a peur de trop se projeter et ensuite de le perdre, elle ne s’en remettrait jamais, c’est donc petit pois son prénom mais même ainsi elle s’attache parce que ce petit fœtus qui est le sien. Un sourire fend ses lèvres à cette idée, le fruit de leur amour a Ryan et elle. Leur bébé bonheur. Rien que pour cette raison elle a refusé de stopper la grossesse. Elle préfère faire naître son enfant et mourir plutôt que d’ôter la vie à ce petit être qui pousse en elle. Alors regardant son époux faire le lit elle sourit. Dire qu’avant sa grossesse elle refusait qu’il fasse quoi que ce soit parce qu’elle ne voulait pas que ses précieuses mains ne fassent le ménage ou autres tâches ménagères parce qu’elles étaient faites pour toucher son épouse et seulement pour cela. Elle se met à rire en se rappelant cette période. Voilà maintenant qu’elle reste assise à ne rien faire à part aller dans leur lit dormir et aller dans la salle de bain pour ses besoins personnels. « Aide-moi à me mettre au lit s’il te plait. » Prenant la main de son époux elle s’avance avec lenteur près de son lit conjugal. « Tu restes avec moi toute la journée au lit, promis ? » Elle lui fait ses yeux de chatons dont il ne peut résister. Puis elle renifle « Tu n’es pas sortie prendre des croissants bien chauds ou des pains au chocolats ? » Elle s’en lèche déjà les babines.