Tranquillement installé au volant de sa voiture de sport, Isaac se demandait s’il devait rendre visite à un ami de suite ou s’il devait attendre encore un petit peu afin d’être certain qu’il soit chez lui. Mais le jeune américano-italien détestait attendre, ce n’était pas dans ses habitudes et il supportait encore moins les contraintes alors, sans attendre une seconde, il prit la route de la maison des McAlister. Il était bien rare qu’il se lie d’amitié avec une personne aussi différente de lui, mais il ne savait trop pourquoi, quelque chose lui donnait envie d’être en présence du jeune homme ; très certainement parce qu’il lui apportait une forme de stabilité alors que lui, ne cherchait que la reconnaissance des autres. Son égocentrisme n’avait parfois d’égal que son nombrilisme absolu. Bon sang, si Isaac n’était pas Isaac, il se détesterait probablement. Mais comme il était lui, il s’aimait beaucoup. Beaucoup trop, certainement. Mais peu lui important tant que des personnes parvenaient à le supporter encore assez – bien qu’il n’ait jamais eu besoin d’autrui pour être heureux dans la vie, cela allait de soi. Alors, une fois devant la demeure des McAlister, Isaac prit soin de garer correctement sa voiture avant d’en descendre. Il remontait l’allée en sifflotant et dans le fond, il espérait secrètement que la sœur de son ami soit là, parce que oui, elle lui plaisait énormément. Encore un fait étrange dans la vie du jeune Walton qui, généralement, ne s’entichait que de filles qui venaient de son monde. Mais Dieu qu’elles étaient chiantes… Enfin, maintenant qu’il se trouvait devant la porte, il ne perdit pas plus de temps et frappa à la porte, non sans remettre de l’ordre dans sa tenue : être impeccable faisait entièrement parti du personnage qu’il était.

Elenna se lève. Il fait jour et comme toujours n'ayant pas fermé les stores elle se réveille à l'heure des poules. Elle est incapable de se rendormir après que les rayons du soleil est pénétré sa chambre. Alors, elle commence sa journée comme tous les jours en prenant une bonne douche bien chaude puis en s'emmitouflant dans sa serviette de bain. Les cheveux encore trempés, elle part dans la cuisine pour se faire un petit déjeuner. Que va-t-elle prendre ? Je me le demande aussi. Elle attrape des boites de céréales, des gaufres, des crêpes wahoo ! et du brownies, mais elle n'a rien envie de cela aujourd'hui. Se faisant un café fort, elle attend en tapotant sur le plan de travail. Le café brûlant étant fait, elle s'eclipse dans sa chambre pour enfiler un mini short et un débardeur blanc. Après tout il ne fait pas froid chez elle et puis elle est à l'aise dans cette tenue. Se séchant les cheveux dans la salle de bain, ce qui dur bien quinze longues minutes à cause de sa crinière de fauve, elle fini par réapparaître dans la cuisine quand elle commence à chanter en mettant la radio en route. Aujourd'hui son frère fait des heures supplémentaires alors, elle se retrouve seule. Triste et apeuré elle met des chansons pour ne pas pas entendre des bruits discrets. Elle a toujours eu peur qu'un cambrioleur vienne pour la tuer et prendre tout c e qu'il a envie de prendre. Un frisson parcourt son échine rien qu'en y pensant. Alors quand elle pense entendre frapper elle coupe le son et rejoint le vestibule sur la pointe des pieds. Quand enfin elle regarde dans l'oeil de la porte, elle reconnait le jeune homme s'y présentant : Isaac, un ami de son frère. Lui ouvrant avec un sourire chaleureux elle lui lance : "Bonjour Isaac. Comment allez-vous ? Mon frère n'est pas là vous savez. Je suis seule."

Isaac ne savait pas vraiment ce qu’il allait faire si son ami n’était pas là, mais une chose est certaine, il n’avait pas envie de perdre une occasion de faire plus ample connaissance avec la sœur de celui-ci. Certes, certains disaient que cela ne se faisait pas, qu’on ne devait pas être attiré par les sœurs des potes, mais ce n’était pas comme si Isaac se souciait des prétendus codes d’honneur. Après tout, cela ne se contrôlait pas et lui, il ne savait pas vraiment pourquoi il ressentait toutes ces choses alors que généralement, seules les femmes qui venaient du même monde que lui avaient un quelconque intérêt à ses yeux. Mais Elenna lui semblait spéciale. Il voulait la connaître, coûte que coûte. Alors lorsque cette dernière lui ouvrit la porte, il eut un petit sourire à son égard alors qu’elle lui expliquait que Denver n’était pas là et qu’elle était seule. « Ah. » Glissa-t-il en affichant un air déçu. « Bonjour, Elenna. Je vais bien merci, et toi ? » Demanda-t-il avant de reprendre. « Cela ne te dérange pas si on se tutoie ? Je préfère. » Ajouta le jeune italien avant de sourire de nouveau. Il n’aimait pas le vouvoiement et encore moins envers des gens qui avaient le même âge que lui. « Tu ne sais pas s’il rentre bientôt ? » Il ne souhaitait pas être pressant alors s’il ne voulait pas qu’il attende chez elle, il comprendrait très bien, même si ce serait bien dommage dans le fond.

Elenna est mal à l'aise. La porte à demi fermée, elle l'a ouverte puisqu'elle avait reconnu un des amis de son frère. C'est pour cette unique raison qu'elle avait ouvert et aussi parce qu'elle le trouvait secrètement très beau mais ce n'est pas la première ni la dernière qui le penserait. Mordillant sa lèvre inférieure, elle rougit quand il lui demande de se tutoyer. Elle n'est pas à l'aise avec le tutoiement. "Je vais essayer mais je ne vous garanti rien, je ... j'ai du mal à tutoyer des personnes que je ne connais pas ... " Se mettant une énorme claque sur le front, elle grimace à cause de la douleur t lui dit après coup : "Je suis vraiment une mauvaise hôte ! Rentrez, il ne m'a pas dit quand il rentrerait par contre alors ..." Elle pousse un soupire et réfléchi ... "Vous pourriez rester ici, me tenir compagnie. Je n'aime pas être seule dans une aussi grande demeure." Fermant la porte derrière eux à double tours, elle s'enfonce dans son canapé avant de dire à Isaac qu'il peut s'asseoir en face d'elle ou à ses côtés. "Je voulais me faire un thé, vous en voulez un ? Enfin, tu en veux un ?" Elle s'empourpre pour être aussi rouge qu'une tomate. Mordant sa lèvre elle finit par la faire saigner. "Oops. Je reviens ! " Allant à la salle de bain avec précipitation elle se trouve à tomber la tête en avant et le popotin en l'air. "OUILLE !"

Il tentait de sourire afin d’être plus rassurant. Il pouvait comprendre qu’elle avait du mal avec le tutoiement envers des gens qu’elle ne connaissait pas, mais lui, c’était complètement l’inverse. Isaac se sentait à l’aise en toutes circonstances. Il ne connaissait pas ces moments de gêne comme les autres : partout où il se rendait, il savait se fondre dans la masse, comme s’il s’y trouvait depuis des années entières. Oui, le jeune italien possédait ce don, cette présence et ce charisme qui faisait que les gens s’adaptaient facilement à sa présence, même s’ils ne l’appréciaient pas toujours à cause de ce qu’il était. Sauf que cela, il n’en n’avait que faire. Il ne vivait pas pour que tout le monde l’aime, bien que la perspective puisse être amusante. « Pas de problème, je peux rester. Je n’ai pas grand-chose à faire alors cela ne me dérange pas. » Glissa-t-il dans un sourire en ancrant son regard dans celui de la jeune femme. Une fois dans la demeure, il marchait en direction du salon en compagnie d’Elenna et s’installe en face d’elle – il aimait avoir un contact visuel constant avec les gens -. « Je veux bien un café, s’il te plaît. » Isaac n’était pas franchement friand de thé, il préférait de loin la caféine qui coulait en grande quantité dans ses veines. Mais plus les secondes passaient, plus la jeune femme face à lui s’empourprait et cela le faisait un peu sourire. Il trouvait cela mignon. Du moins, jusqu’à ce qu’elle perde l’équilibre et se retrouve les fesses à l’air. D’un geste rapide, il se précipita vers Elenna et posa ses mains contre sa taille. « Tu permets ? Je veux juste t’aider à te remettre sur pieds. » Il n’avait pas envie qu’elle croit qu’il en profite pour la tripoter grossièrement. Il l’aida ainsi et une fois fait, il retire ses mains de son corps et la regarde. « Est-ce que ça va ? Tu veux que je m’occupe de ça ? » Demanda-t-il en désignant sa petite blessure à la lèvre. Encore une chose qu’il ne ferait pas pour tout le monde.

Elle est tombée la tête en avant, le popotin en l'air ! Quelle position. Elle a honte mais surtout elle a mal. Au début elle refuse l'aide d'Isaac puisque son contact lui envoie un coup d'électricité lorsqu'ils se touchent, puis elle le laisse l'aider. "Merci." Souffle-t-elle. Avant de se retrouver face à lui. Son souffle se heurte tant ils sont proches l'un de l'autre. Comme elle aimerait qu'il l'embrasse, mais il n'en fait rien. Alors, fermant un instant ses prunelles pour se remettre de ses émotions, elle passe ses mains sur sa taille avant de dire à Isaac : "Je veux bien de l'aide en cuisine pour faire ton café et mon thé. Imagine que je tombe de nouveau. Je suis tellement maladroite ! J'ai honte de moi." Elle s'empourpre quand elle se rend compte qu'elle saigne. "Flûte ! Il faut aussi que je saigne." Croisant son regard elle lui répond dans un quasi murmure : "Je veux bien que tu me soignes oui, ce n'est pas bien grave si ?" Elle s'empresse de gagner la cuisine pour leur préparer leurs boissons. Le café prêt ainsi que le thé, elle met le tout sur un plateau et elle se dirige à pas de loups jusqu'à la table basse. "Aucun risque qu'il m'arrive quelque chose à cette lenteur. Tu voulais voir mon frère jumeau pourquoi en fait ?" Elle se rend compte qu'il n'est pas aussi difficile que ça de le tutoyer. "Je ne sais pas dans combien de temps il va rentrer. Tu vas devoir lui passer un coup de fil. Je peux le faire sinon ..." Se mordillant encore la lèvre, elle ne manque pas de saigner encore. "Mince". Elle attrape son téléphone et elle compose le numéro de son frère. Elle tombe sur son répondeur. "Son téléphone semble éteint. Tu peux toujours rester ou alors tu peux rentrer chez toi, c'est selon ton envie." Elle hausse les épaules en se rendant compte qu'elle a mal partout à cause de sa chute.